vendredi 28 juin 2013

E1 - Objectif 2: Savoir dire non à de simples connaissances

Si vous êtes ici, c’est que vous avez rempli l’objectif 1, alors félicitations ! Vous avez déjà fait un grand pas en avant. Peut-être avez-vous déjà compris certaines choses ? Nous ne ferons un bilan qu’à la fin de cette étape plutôt qu’après chaque objectif, car il est important que vous tiriez vous-même les conclusions de chacune de vos expériences avec un minimum de recul.

Nous allons maintenant passer à l’objectif numéro 2 de cette étape : Savoir dire non à de simples connaissances.

Cet objectif sera un peu plus difficile que le précédent, car chacune de vos connaissances représente un futur ami potentiel pour vous. Ils ne vous connaissent pas vraiment, et ne savent pas forcément qu’au fond vous êtes un gentil. Afin de pouvoir leur dire non, il va falloir surmonter votre irrésistible envie de leur plaire, et vous allez probablement commencer à appréhender les conséquences de vos refus.

Par simples connaissances, j’entends des personnes que vous côtoyez de façon régulière, avec lesquelles vous n’avez pas établi de réelle relation,  et que vous continuerez de côtoyer dans le futur. Vous pouvez déjà exclure tous vos amis et tout votre cercle familial de votre liste. Ne choisissez pas une personne de votre famille même si vous n’avez jamais créé de lien avec elle. Les conséquences pourraient être plus lourdes que celles attendues dans cet objectif, et vous n’êtes pas encore prêt pour cela. Si vous avez du mal à définir les limites entre une connaissance et un ami, posez-vous deux questions : « Ai-je déjà discuté de choses personnelles avec cette personne ? » et « Ai-je déjà rigolé avec elle ? ». Si la réponse à l’une de ces questions est oui, alors cette personne doit être exclue de votre liste.

Cette fois, vous allez devoir dire non à 5 connaissances. Cet objectif est quasiment irréalisable en une semaine, à moins que vous soyez vraiment un gentil très atteint et que votre réputation vous précède. Vous allez donc prendre le temps qui vous sera nécessaire pour remplir cet objectif. Le tout étant de ne pas trop espacer vos non, et de faire en sorte qu’ils n’alternent pas avec des oui. Autrement dit, une fois que vous avez commencé à dire non, essayez de faire en sorte d’avoir épuisé vos cinq non avant de recommencer à dire oui.

Les interdictions et les autorisations sont les mêmes que pour l’objectif 1. Je ne pense pas utile de les réécrire si vous faîtes ce travail en restant honnête avec vous-même.

Ne vous flagellez pas à chaque fois que vous avez dit oui alors que vous auriez pu dire non. L’important est de persévérer, de ne pas baisser les bras, et de finir par y arriver.

Ne dîtes pas non à une seule et unique personne. Il faut vraiment que vous puissiez vous confronter à des réactions différentes.

Vous écrirez les mêmes choses dans votre journal que pour l’objectif 1. Vous rajouterez en plus au fur et à mesure les conséquences qu’ont eues chacun de vos non. Autrement dit, est-ce que la personne vous a fait payer votre refus d’une manière ou d’une autre par la suite ? Lorsque votre non n’a eu aucune conséquence, marquez-le aussi.


Allez oust, dehors ! Allez me remplir cet objectif !

jeudi 27 juin 2013

E1 - Objectif 1: Savoir dire non à des inconnus

Vous allez devoir remplir cet objectif en une semaine.

Vous devrez dire non à 7 inconnus, soit en moyenne 1 par jour.
Attention, par 7 inconnus j’entends 7 personnes que vous ne recroiserez probablement jamais de votre vie, et qui n’auront aucune incidence sur celle-ci à l’avenir. Autrement dit, il est hors de question d’envoyer paître votre futur patron en entretien d’embauche ou votre futur prof sous prétexte qu’ils sont pour l’instant encore des inconnus pour vous ^^

Il vous est interdit de passer une demi-heure à justifier vos non. Votre objectif n’est pas de dire non à un inconnu tout en se faisant apprécier de lui. Sept non fermes, sans justification, vous suffiront à valider cet objectif. Ne cherchez pas à faire compliqué.
Il vous est également interdit de chercher à racheter vos non. Inutile donc de refuser une cigarette et d’offrir à la place 10 euros à votre inconnu.
Vos non doivent répondre à une véritable demande de la part de vos interlocuteurs, et non à une simple question. Un non à « T’as pas un euro ? » sera valide, mais un non à « Vous allez bien ? » ou « Vous aimez le vélo ? » ne le sera pas.

Bien sûr, si par exemple quelqu’un se blesse et vous demande d’appeler les urgences, si un policier vous fait signe d’arrêter votre véhicule, si on vous menace avec une arme, etc, vous devez dire oui. Il ne s’agit pas d’être idiot ou d’agir comme la pire des ordures. Donc, si un non vous mettrait en danger vous ou votre inconnu, vous êtes autorisé à dire oui. Et pour vous dissuader de tricher, pour chaque oui qui dérogera à cette règle, vous vous attribuerez une pénalité d’un inconnu de plus.

Essayez vraiment de dire non une fois par jour, cela vous évitera d’avoir à le faire 7 fois le dernier jour ! Et ne vous laissez pas attendrir. On revêt tous (ou presque) notre meilleur visage lorsqu’on a quelque chose à demander aux autres. Ca ne veut pas dire qu’on est forcément de bonnes personnes qui méritent que vous leur rendiez service.

Ne vous découragez surtout pas. Avec 7 personnes, vous devriez obtenir un panel de réactions assez différentes, et c’est le but. C’est pourquoi je veux que vous teniez une sorte de journal. Je veux que vous y écriviez la demande de la personne et sa réaction. Est-ce que qu’elle s’est mise en colère ? Est-ce qu’elle a simplement été faire sa demande à quelqu’un d’autre ? Est-ce qu’elle l’a bien pris et vous a souhaité une bonne journée ?
Je veux également que vous écriviez comment vous vous êtes sentis en lui disant non, puis à sa réaction, et finalement à froid. Marquez aussi pendant combien de temps ce non vous a pesé sur la conscience. Et soyez honnête, personne d’autre que vous n’a besoin de lire ce journal, vous mentir à vous-même ne vous aidera pas.

Si vous éprouvez des difficultés à remplir cet objectif, faîtes la même chose avec vos « oui ». Cela vous aidera à analyser les situations où vous ne savez pas dire non. Puis recommencez à zéro.

Lorsque vous aurez rempli cet objectif, vous pourrez passer à l’objectif numéro deux de l’étape 1 : « Savoir dire non à de simples connaissances ».

Etape 1: Apprendre à dire non

Avant de pouvoir dire oui, il est impératif de savoir dire non. Autrement c’est la porte ouverte à tous les abus. 

Soyons honnêtes, celui qui dit oui à tout n’est pas un vrai gentil. Il n’a seulement pas la force de dire non. Pourquoi devrait-on donner la moindre valeur à ses oui ? 

Dans cette première étape nous allons apprendre à dire non. Mais il est important de garder en tête que ce n’est qu’une première étape, et qu’il ne faudra pas en rester là. Sinon, vous pouvez aussi bien retourner taper « Comment devenir un gros con » sur Google car nous n’avons pas le même objectif.


Si vous êtes au clair avec votre objectif principal, vous pouvez passer à l’objectif numéro 1 de l’étape 1, c'est-à-dire « Savoir dire non à des inconnus ».

Petit portrait du gentil

Il ne faut pas s'y tromper, la gentillesse est une grande qualité qu’il faut savoir cultiver. Malheureusement, contrairement à ce qu’aimerait croire le gentil, cette qualité n’est pas  présente chez tout le monde. Bien sûr, n’importe qui peut être gentil lorsqu’il a quelque chose à y gagner. Mais être gentil gratuitement est quelque chose de rare. Au lieu d’être fier de cette qualité si précieuse, le gentil, le vrai, se sent souvent comme une vieille chaussette sale.

Pourquoi le gentil se sent-il si mal dans sa peau ? 

La réponse est toute simple, et il le reconnaît souvent lui-même : Il est TROP gentil. Il fait déjà confiance aux autres avant même d’avoir appris à les connaître. Il est prêt à rendre toutes sortes de services inimaginables à n’importe qui. Il donne absolument tout ce qu’il a, quitte à se mettre lui-même dans des situations ingérables. Mais lorsque c’est lui qui a besoin d’aide, il se retrouve souvent seul.
Le gentil se demande souvent pourquoi les gens qu’il a dépannés ne sont pas prêts à lui rendre la pareille. La vérité, c’est que le gentil est un véritable aimant à parasites. Il existe des personnes aussi profiteuses que le gentil est charitable. Ces personnes vont repérer le gentil au premier coup d’œil, et s’agripper à lui comme de véritables sangsues. A terme, elles vont même parfois parvenir à gérer tout l’entourage du gentil. En effet, le profiteur n’a rien contre l’entourage du gentil tant qu’il ne l’empêche pas de continuer à abuser pleinement de celui-ci.

Le gentil a souvent l’impression que personne ne le respecte

Et malheureusement c’est vrai. Afin de faire plaisir, le gentil dit oui à absolument tout ce qu’on lui demande. Il finit par apparaître comme quelqu’un qui n’a pas de caractère. Le « oui » devient quelque chose de normal, et le non inacceptable. Lorsque le profiteur se rend compte que le gentil est prêt à tout pour lui, le gentil va commencer à lui apparaître comme quelqu’un de stupide. Le profiteur va prendre une place de dominant, et le gentil de dominé. Pas étonnant que le gentil ressente un sentiment d’infériorité par rapport aux autres, mais c’est lui-même qui l’entretient. On ne respecte que les gens qui se respectent eux-mêmes. En faisant systématiquement passer les autres avant lui, le gentil envoie un message aux autres : Vous pouvez me piétiner gratuitement et sans crainte. Si le gentil n’est pas capable de s’aimer et de se respecter lui-même, personne ne pourra le faire à sa place. On est censés être la personne qui se connait le mieux. Si le gentil n’a pas assez confiance en lui pour se faire respecter, ce ne sont pas les autres qui vont se fatiguer à chercher des raisons pour cela.

Pourquoi le gentil est gentil ?

Le gentil ressent de la culpabilité à chaque fois qu’il ne fait pas passer les autres avant lui-même. S’il bouscule quelqu’un par inadvertance dans la rue, il est capable de se laisser ronger par la culpabilité pendant une semaine. S’il ne peut pas secourir un copain, il se souviendra pendant des années qu’il a failli à son devoir d’ami, alors même que le copain en question aura oublié cet épisode depuis belle lurette. Le gentil a un besoin incommensurable d’être aimé. Il croit qu’en acceptant tout des autres, il gagnera leur amour, alors qu’il ne fait que perdre petit à petit leur estime. Mais il a souvent reçu une éducation qui le lui a laissé croire. Décevoir les autres est son pire cauchemar. Il a également peur du conflit. Il préférera dire oui à tout plutôt que de risquer de créer un conflit.


Le gentil déteste se rendre compte qu’on profite de sa gentillesse

Il lui arrive souvent de se rendre sur Google pour taper : « Comment devenir un gros con ». Mais si le gentil n’est pas heureux, ce n’est pas parce qu’il est gentil. C’est parce que sa gentillesse n’est pas un choix pour lui, et qu’il se contente de la subir. Nous allons donc apprendre, non pas comment devenir un gros con, mais comment utiliser sa gentillesse à bon escient.